Les syndicats et les employeurs ont adopté aujourd'hui des mesures destinées à mettre fin au blocage du dialogue social européen et à mieux relever des défis communs tels que le changement climatique et la numérisation.
La nomination d'un envoyé pour le dialogue social au sein de la Commission européenne fait partie des plans de renforcement de la coopération énoncés dans la déclaration adoptée aujourd'hui au sommet de Val Duchesse.
Le Conseil, sous la direction de la présidence belge de l'UE, doit proposer une directive forte sur les plates-formes de travail comme première étape vers la fin du travail précaire et le retour à l'Europe sociale envisagée par Jacques Delors.
C'est l'appel qu'Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), a lancé à Namur lors de la première réunion des ministres de l'emploi et des affaires sociales sous la présidence belge, se félicitant de l'accent mis sur les emplois de qualité et sur le pilier européen des droits sociaux.
Suite au blocage d’un accord des partenaires sociaux européens par les employeurs, la CES appelle la Commission européenne à lancer rapidement une initiative législative sur le télétravail et le droit à la déconnexion.
Un nouveau cadre du droit du travail, connu sous l’appellation d’Agenda du travail décent, est entré en vigueur en mai au Portugal après des mois de négociation avec les partenaires sociaux.
Il contient quelque 70 mesures conçues pour améliorer les conditions de travail ainsi que l’équilibre entre vie personnelle, familiale et professionnelle.
Parmi les nouvelles dispositions, on notera :
Syndicats et employeurs européens signeront demain un programme de travail comprenant notamment la négociation d’un accord juridiquement contraignant sur le « Télétravail et le droit à la déconnexion ».
La CES, BusinessEurope, SGI Europe et SMEunited signeront ce programme de travail en présence du Vice-président exécutif de la Commission européenne Valdis Dombrovskis lors d’une cérémonie qui aura lieu ce jeudi 28 juin à 15h30 au 5 Boulevard du Roi Albert II à 1210 Bruxelles.
Le Programme de travail 2022-2024 inclut des actions communes dans 6 domaines :
Un nouvel accord de trois ans entre les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et FO et Legrand, le spécialiste français de produits et de systèmes électriques qui emploie 5.500 personnes en France, inclut la protection des employés LGBT+, une formation à l’égalité sur le lieu de travail et une nouvelle procédure pour signaler les comportements sexistes. Les mesures anti-discrimination existantes seront renforcées afin de promouvoir « l’inclusion de tous les employés ».
En Irlande, les syndicats se sont entendus avec le Département des dépenses publiques et de la réforme sur un nouveau cadre pour le travail à distance permettant aux fonctionnaires de faire une demande d’arrangements « mixtes » de travail à domicile et au bureau.
Une nouvelle convention collective entre la Fédération grecque des syndicats d’employés de banque (OTOE) et les quatre plus grandes banques du pays, qui emploient plus de 70% de la main-d’œuvre du secteur, prévoit d’importantes augmentations salariales ainsi que d’autres avantages.
Il inclut une augmentation salariale générale de 5,5% payable en trois étapes : 2% en 2022, 1% en 2023 et 2,5% en 2024. Les employeurs se sont engagés à maintenir l’emploi et à éviter les licenciements.
La confédération syndicale italienne CGIL a, avec le soutien de la fondation Di Vittorio pour la recherche, étudié le contenu des quelque 2.168 conventions collectives de travail signées entre 2019 et 2021 par les partenaires sociaux à différents niveaux, aussi bien au niveau de l’entreprise qu’au niveau local et national.
Les syndicats des services publics irlandais Fórsa et SIPTU ont soutenu la déclaration du gouvernement portant sur une politique mixte du travail permettant aux fonctionnaires de passer du travail à distance à des arrangements hybrides à long terme entre septembre 2021 et mars 2022.
Un accord qui fera date entre le syndicat allemand IG-BCE et les employeurs de l’industrie du caoutchouc reconnaît le droit légal des syndicats de contacter les employés en télétravail.
Le constructeur français d’automobiles Renault est parvenu à un accord avec les syndicats sur les conditions liées au travail à distance suite aux rapides changements que la pandémie du Covid-19 impose au monde du travail.
En Autriche, syndicats et employeurs du secteur privé ont négocié une convention collective intersectorielle novatrice sur des mesures visant à protéger les travailleurs durant la pandémie de Covid-19.
Les syndicats belges ont conclu un nouvel accord à l’échelle nationale fixant les règles en matière de télétravail durant la crise du Covid-19 jusque fin 2021 et renforçant certains droits des travailleurs.
L’accord approuvé par les organisations patronales et le Conseil national du travail fournit un cadre de négociation pour les entreprises ou les industries qui ne disposent pas de conventions collectives sur le télétravail.
Employeurs, législateurs et services de maintien de l’ordre n’en font pas assez pour lutter contre la violence et le harcèlement sur les lieux de travail. C’est l’un des résultats d’une enquête menée par la CES en janvier et février 2021 auprès de femmes dirigeantes de syndicats dans 21 pays européens, enquête qui révèle en outre que seulement :
La législation relative au harcèlement sur les lieux de travail doit être actualisée afin de protéger les femmes travaillant de leur domicile contre le harcèlement en ligne rendu possible par les techniques de surveillance utilisées par certains employeurs.
C’est là le message que les syndicats ont adressé dans une lettre aux ministres nationaux à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles.