ENQUÊTE PANDÉMIE : Violence et harcèlement au travail, employeurs et gouvernements peuvent mieux faire

Employeurs, législateurs et services de maintien de l’ordre n’en font pas assez pour lutter contre la violence et le harcèlement sur les lieux de travail. C’est l’un des résultats d’une enquête menée par la CES en janvier et février 2021 auprès de femmes dirigeantes de syndicats dans 21 pays européens, enquête qui révèle en outre que seulement :

  • 16% des employeurs ont mis à jour leurs politiques pour faire face au harcèlement en ligne associé au télétravail ;
     
  • 23% des personnes interrogées estiment que les employeurs en font assez pour lutter contre la violence et le harcèlement au travail, y compris en cas de travail en ligne ;
     
  • 16% pensent que leurs lois nationales suffisent pour lutter contre la violence et le harcèlement au travail, y compris en ligne ;
     
  • 17% sont d’avis que les lois du pays pour lutter contre la violence et le harcèlement au travail, y compris en ligne, sont appliquées de manière adéquate.

Une majorité des participantes à l’enquête ont indiqué être inquiètes voire très inquiètes face à la violence et au harcèlement au travail, que ce soit en ligne ou autrement.

La CES et de nombreux autres syndicats nationaux et internationaux profitent de la Journée internationale des femmes pour rappeler la nécessité pour tous les gouvernements de ratifier la Convention 190 de l’OIT qui entrera en vigueur cette année. Il s’agit de la première norme internationale de travail qui traite de la violence et du harcèlement sur les lieux de travail. Les gouvernements et les employeurs membres de l’OIT ont approuvé la Convention et se sont engagés à améliorer leur législation et leurs services et procédures pour prévenir et lutter contre ce fléau.

La Secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch a déclaré à ce sujet :

« La violence et le harcèlement au travail sont une réalité inacceptable pour de nombreuses femmes. Il est clair que les politiques et les mesures de prévention des employeurs n’ont pas été adaptées aux réalités de la crise du Covid. »

« La pandémie a généré de nouvelles menaces pour les travailleuses qu’il s’agisse de violence de la part de clients ou de collègues qui refusent de se conformer aux règles de sécurité Covid, de nouvelles formes de harcèlement sexuel en ligne ou de l’augmentation des violences domestiques en cas de télétravail. »

« C’est une crise cachée dont les femmes ont peur de parler car tout le monde craint aujourd’hui pour son travail. »

« Nous voulons bâtir une « meilleure normalité » post-Covid. Des lieux de travail libres de violence et de harcèlement font partie de cette équation. »

« Les gouvernements ont le devoir urgent de ratifier la Convention 190 de l’OIT qui devrait assurer de nouvelles protections aux femmes où qu’elles travaillent, y compris de chez elles. »

La CES souhaite que davantage d’employeurs travaillent avec les syndicats afin d’actualiser leurs politiques face aux réalités actuelles liées au Covid et de prévenir la violence et le harcèlement au travail.

Pour plus d’informations sur la Convention 190 de l’OIT, voir :

https://www.etuc.org/fr/pressrelease/il-faut-proteger-les-femmes-en-teletravail-contre-le-harcelement-en-ligne

 

 

IWD
05.03.2021
Communiqué de presse