Dans au moins 17 États membres de l’UE, le salaire minimum légal ne protège pas les travailleurs de la pauvreté

Selon les dernières données officielles, les personnes bénéficiant du salaire minimum légal sont en risque de pauvreté dans la plupart des États membres de l’UE.

Vingt-deux États membres de l’Union européenne ont un salaire minimum légal mais, dans  la majorité d’entre eux, celui-ci n’atteint même pas le seuil du risque de pauvreté fixé à 60% du salaire médian. Dans 10 États membres, le minimum légal se situe à 50% ou moins du salaire médian national.

Cela signifie aujourd’hui que des millions de personnes partout en Europe ne peuvent se permettre un niveau de vie décent malgré un emploi à plein temps. D’après l’OCDE, l’Espagne, la Tchéquie et l’Estonie ont les plus bas niveaux de salaire minimum légal par rapport au revenu médian.

Figure 1: : Les 17 États membres de l’UE ayant un salaire minimum légal inférieur à 60% du salaire médian national (source OCDE).

La Confédération européenne des syndicats (CES) avance ces chiffres dans le cadre de la consultation de la Commission européenne sur la manière de se conformer à l’engagement pris par Ursula von der Leyen de garantir que tous les travailleurs dans l’UE bénéficient d’un salaire minimum équitable.
 

La Secrétaire générale adjointe de la CES, Esther Lynch, a déclaré à ce propos :

« Le principe du salaire minimum consiste précisément à tracer la frontière entre décence et pauvreté. Le fait est que le salaire minimum légal pratiqué dans la plupart des pays européens soit sciemment fixé sous le seuil de pauvreté est un scandale. Si une personne travaille à plein temps, elle ne devrait pas être obligée de choisir entre se chauffer et se nourrir. »

« La Commission doit être claire quant à ce qu’elle considère comme étant un salaire minimum légal équitable. Celui-ci ne peut assurément pas être inférieur à 60% du salaire médian national qui est le seuil de référence du risque de pauvreté. »

« Il est nécessaire d’évaluer l’adéquation de ce seuil par rapport aux prix réels (et à un panier de biens et de services) définis par les syndicats et les employeurs au niveau national de telle sorte que le salaire minimum devienne véritablement un salaire lié au coût de la vie. »

« Il doit s’accompagner de mesures destinées à promouvoir la négociation collective qui reste le meilleur moyen de mettre fin aux salaires de misère. »