Syndicats : attouchements, violence, harcèlement sexuel, ça suffit !

« Employeurs et syndicats ont un rôle de premier plan à jouer pour rendre les lieux de travail plus sûrs pour les femmes et pour contribuer à l’élimination de toute violence à leur égard », affirme Luca Visentini, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES). « Les conventions collectives se sont révélées être un moyen très efficace de combattre ce fléau. »

A l’approche du 25 novembre, déclaré Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes par les Nations unies, la CES insiste sur l’efficacité des conventions collectives pour combattre la violence faite aux femmes mais souligne que la bataille est loin d’être gagnée. Elle appelle employeurs et syndicats à redoubler d’efforts pour promouvoir des politiques et des procédures afin de mettre fin au harcèlement et à la violence envers les femmes sur le lieu de travail mais aussi de soutenir celles qui sont victimes de violences domestiques.

Une étude novatrice de la CES intitulée « Safe at home, safe at work » publiée cette année montre que les syndicats sont à la pointe du combat contre la violence au travail. En effet, il existe aujourd’hui plus de 160 conventions collectives qui ont été négociées par les syndicats dans 10 pays de l’UE et qui couvrent les formes multiples de harcèlement et de violence auxquelles les femmes peuvent être confrontées. La CES estime que ces conventions devraient encourager davantage de syndicats et d’employeurs à :

  1. Négocier des politiques, des procédures et des actions de sensibilisation au niveau sectoriel et de l’entreprise ;
  2. Élaborer des modèles de politiques pour le lieu de travail et former les représentants syndicaux pour négocier des accords et des procédures en matière de harcèlement sexuel et de violence ;
  3. S’assurer que les initiatives en faveur de la santé, de la sécurité et du bien-être incluent des dispositions pour faire face au harcèlement et à la violence à l’égard des femmes ;
  4. Fournir information et soutien aux travailleurs victimes de violence ou de harcèlement au travail ou à la maison.

« Les femmes ne devraient pas avoir à #MeToo. » explique Montserrat Mir, Secrétaire confédérale de la CES. « Attouchements, harcèlement sexuel et violence ne peuvent plus être passés sous silence. Syndicats et employeurs doivent travailler ensemble pour les éradiquer. Il y a de nombreux bons exemples de politiques et de procédures négociées par les syndicats dans plusieurs pays européens pour s’attaquer au harcèlement et à la violence et venir en aide aux victimes. Ces efforts doivent se multiplier. »

La CES invite également les responsables politiques à renforcer le cadre juridique et considère qu’une convention de l’OIT contre la violence faite aux femmes n’a que trop tardé.

 

Pour le rapport « Safe at home, safe at work » : https://www.etuc.org/fr/documents/safe-home-safe-work-rapport-final2#.Wg2_H4iDPIU. Voir page 7 pour 10 choses que les syndicats peuvent faire pour lutter contre le harcèlement et la violence envers les femmes.

Pour des exemples de négociations collectives menées par les syndicats en faveur de politiques et de procédures pour faire face au harcèlement et à la violence contre les femmes et soutenir les victimes (y compris celles confrontées à la violence domestique), voir https://www.etuc.org/press/safe-home-safe-work-briefing-etuc-project#.WhfZykqnFPY (uniquement en anglais)