Roumanie : Un périple de 2.000 km pour protester contre les bas salaires

Un groupe de syndicalistes roumains terminent aujourd’hui une manifestation itinérante de quatre jours entre Bucarest et Bruxelles pour protester contre les bas salaires forçant leurs compatriotes à faire un voyage similaire pour trouver un emploi décent.

La « Caravane des droits sociaux » composée de 13 membres du syndicat Cartel Alfa a entamé ce périple de 2.000 kilomètres vendredi s’arrêtant en chemin à Budapest, Vienne, Munich et Luxembourg pour manifester devant les ambassades de Roumanie avec le soutien de syndicats locaux.

La caravane constituée de deux voitures et d’une camionnette recouvertes de drapeaux syndicaux et d’affiches expliquant les objectifs de la manifestation est arrivée ce matin à 11h pour une réception au siège de la CES à Bruxelles avant une réunion avec la Commission européenne prévue à 17h.

La délégation profitera cde cette réunion pour insister sur le fait que, en Roumanie, la croissance économique au cours de la décennie écoulée n’a pas donné lieu à une amélioration de la qualité de vie des travailleurs.

  • Le PIB par habitant se situe actuellement à 72% de la moyenne européenne mais le salaire des travailleurs roumains représente à peine 28% de la moyenne européenne.
  • Le salaire minimum est de 281 euros alors que le coût de la vie est de 572 euros par mois.
  • Un tiers des travailleurs roumains sont actuellement payés au salaire minimum suite à la forte réduction (77%) de la couverture de la négociation collective depuis 2000. Aujourd’hui, il n’existe plus que 800 conventions collectives en Roumanie alors qu’on en dénombrait encore 22.000 en 2010.
  • La productivité de la main-d’œuvre est de 65% de la moyenne européenne mais les travailleurs roumains bénéficient d’une part bien plus réduite du PIB qu’ils contribuent à générer (38%) que dans le reste de l’UE (47,8%).

Tout cela fait que plus de quatre millions de Roumains ont quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure alors même que les migrants se retrouvent souvent exploités comme main-d’œuvre à bon marché par des employeurs pratiquant ce qu’il est convenu d’appeler le dumping social.

Afin d’inverser cette tendance, la délégation demandera à la Commission de proposer une directive solide sur des salaires minimum équitables et la négociation collective, ce à quoi leur gouvernement s’est déjà opposé, et de pleinement mettre en œuvre les promesses du socle européen des droits sociaux.

Petru Andrea, le Secrétaire général de CNS Cartel Alfa qui a participé à la caravane a déclaré :

« Le message que nous envoyons au niveau européen concerne la nécessité et l’urgence pour la Roumanie d’adopter des politiques publiques en faveur des citoyens et favorisant un développement qui met fin au modèle des bas salaires et de l’exploitation des travailleurs.

« Nous avons besoin d’une économie qui fonctionne pour tous, pas seulement pour quelques privilégiés, et d’une croissance économique qui se traduit de manière égale dans la poche des citoyens et la qualité des services publics et pas seulement dans le discours triomphaliste de membres du gouvernement. »

Luca Visentini, Secrétaire général de la CES, qui se joindra à la délégation pour la réunion d’aujourd’hui avec la Commission européenne, ajoute :

« Plus de quatorze ans après l’adhésion de la Roumanie, les avantages de son appartenance à l’UE ne profitent toujours qu’à une toute petite élite alors que des millions de travailleurs sont obligés de quitter le pays pour trouver un emploi décent. »

« Des travailleurs roumains sont venus à Bruxelles pour clamer que trop, c’est trop. Leur situation témoigne de l’urgente nécessité d’une solide directive européenne sur des salaires minimum adéquats et davantage de négociation collective. »

« La Commission a, à juste titre, confronté les États membres qui, par le passé, ont fait un mauvais usage des fonds européens. Elle doit maintenant veiller à ce que les 14 milliards d’euros alloués à la Roumanie au titre du fonds de relance soient vraiment utilisés pour créer des emplois décents et renforcer les droits sociaux. »

« Faute de cela, le périple de 2.000 kilomètres effectué cette semaine par quelques syndicalistes roumains pourrait bien être reproduit par des millions d’autres travailleurs dans les prochaines années. »

Notes :

Photos de la Caravane des droits sociaux :

https://www.flickr.com/photos/etuc-ces/51292128889/in/album-72157719552990845/

https://drive.google.com/drive/folders/1TQx72TovRkCTp90ZRro2b3HMX3WQBy0w

Un groupe de syndicalistes roumains terminent aujourd’hui une manifestation itinérante de quatre jours entre Bucarest et Bruxelles pour protester contre les bas salaires forçant leurs compatriotes à faire un voyage similaire pour trouver un emploi décent.

La « Caravane des droits sociaux » composée de 13 membres du syndicat Cartel Alfa a entamé ce périple de 2.000 kilomètres vendredi s’arrêtant en chemin à Budapest, Vienne, Munich et Luxembourg pour manifester devant les ambassades de Roumanie avec le soutien de syndicats locaux.

La caravane constituée de deux voitures et d’une camionnette recouvertes de drapeaux syndicaux et d’affiches expliquant les objectifs de la manifestation est arrivée ce matin à 11h pour une réception au siège de la CES à Bruxelles avant une réunion avec la Commission européenne prévue à 17h.

La délégation profitera cde cette réunion pour insister sur le fait que, en Roumanie, la croissance économique au cours de la décennie écoulée n’a pas donné lieu à une amélioration de la qualité de vie des travailleurs.

  • Le PIB par habitant se situe actuellement à 72% de la moyenne européenne mais le salaire des travailleurs roumains représente à peine 28% de la moyenne européenne.
  • Le salaire minimum est de 281 euros alors que le coût de la vie est de 572 euros par mois.
  • Un tiers des travailleurs roumains sont actuellement payés au salaire minimum suite à la forte réduction (77%) de la couverture de la négociation collective depuis 2000. Aujourd’hui, il n’existe plus que 800 conventions collectives en Roumanie alors qu’on en dénombrait encore 22.000 en 2010.
  • La productivité de la main-d’œuvre est de 65% de la moyenne européenne mais les travailleurs roumains bénéficient d’une part bien plus réduite du PIB qu’ils contribuent à générer (38%) que dans le reste de l’UE (47,8%).

Tout cela fait que plus de quatre millions de Roumains ont quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure alors même que les migrants se retrouvent souvent exploités comme main-d’œuvre à bon marché par des employeurs pratiquant ce qu’il est convenu d’appeler le dumping social.

Afin d’inverser cette tendance, la délégation demandera à la Commission de proposer une directive solide sur des salaires minimum équitables et la négociation collective, ce à quoi leur gouvernement s’est déjà opposé, et de pleinement mettre en œuvre les promesses du socle européen des droits sociaux.

Petru Andrea, le Secrétaire général de CNS Cartel Alfa qui a participé à la caravane a déclaré :

« Le message que nous envoyons au niveau européen concerne la nécessité et l’urgence pour la Roumanie d’adopter des politiques publiques en faveur des citoyens et favorisant un développement qui met fin au modèle des bas salaires et de l’exploitation des travailleurs.

« Nous avons besoin d’une économie qui fonctionne pour tous, pas seulement pour quelques privilégiés, et d’une croissance économique qui se traduit de manière égale dans la poche des citoyens et la qualité des services publics et pas seulement dans le discours triomphaliste de membres du gouvernement. »

Luca Visentini, Secrétaire général de la CES, qui se joindra à la délégation pour la réunion d’aujourd’hui avec la Commission européenne, ajoute :

« Plus de quatorze ans après l’adhésion de la Roumanie, les avantages de son appartenance à l’UE ne profitent toujours qu’à une toute petite élite alors que des millions de travailleurs sont obligés de quitter le pays pour trouver un emploi décent. »

« Des travailleurs roumains sont venus à Bruxelles pour clamer que trop, c’est trop. Leur situation témoigne de l’urgente nécessité d’une solide directive européenne sur des salaires minimum adéquats et davantage de négociation collective. »

« La Commission a, à juste titre, confronté les États membres qui, par le passé, ont fait un mauvais usage des fonds européens. Elle doit maintenant veiller à ce que les 14 milliards d’euros alloués à la Roumanie au titre du fonds de relance soient vraiment utilisés pour créer des emplois décents et renforcer les droits sociaux. »

« Faute de cela, le périple de 2.000 kilomètres effectué cette semaine par quelques syndicalistes roumains pourrait bien être reproduit par des millions d’autres travailleurs dans les prochaines années. »

Notes :

Photos de la Caravane des droits sociaux :

https://www.flickr.com/photos/etuc-ces/51292128889/in/album-72157719552990845/

https://drive.google.com/drive/folders/1TQx72TovRkCTp90ZRro2b3HMX3WQBy0w

 

Cartel Alfa arrive at ITUH
27.07.2021
Communiqué de presse