Paquet économie : la Commission fait fausse route en matière de négociation collective et de salaires minimum

Commentant le train de mesures et les recommandations par pays publiés aujourd’hui par la Commission européenne, Veronica Nilsson, Secrétaire générale adjointe de la Confédération européenne des syndicats (CES), a déclaré :

« La CES se réjouit de l’approche un peu plus flexible de la question des déficits budgétaires, de l’accent plus marqué mis sur l’éducation et la formation, sur l’emploi et davantage d’équité fiscale par rapport aux années antérieures. Il est encourageant de voir qu’il n’y a pas de nouvelles pénalités pour déficits excessifs bien que le Portugal et l’Espagne auront à faire face à de nouvelles évaluations en juin déjà. »

« En même temps, la CES s’inquiète vivement de constater que la Commission interfère une fois encore dans l’autonomie des partenaires sociaux et dans la négociation collective. Il est faux de prétendre que l’augmentation du salaire minimum au Portugal fera du tort à l’emploi et à la compétitivité tout comme il est faux de dire que le salaire minimum en France est un frein à l’emploi. »

« Au contraire, ce dont l’Europe a besoin, c’est une augmentation des salaires minimum, des augmentations salariales en renforçant la négociation collective afin de stimuler la croissance et de combattre les inégalités, et d’actions pour mettre fin aux emplois précaires. »

« Comme d’habitude, les Commissaires ont répété que des réformes structurelles du marché du travail sont nécessaires, ce qui, par le passé, a mené à moins de négociation collective, à des salaires plus bas et à davantage de chômage. L’Europe n’a aucun besoin d’essayer et de tester les mêmes politiques qui ont déjà prouvé leur inefficacité. En général, les marchés du travail ne souffrent pas de trop peu de flexibilité mais bien d’emplois à temps partiel involontaires, d’emplois à durée déterminée et de faux emplois indépendants. »

« Mis à part quelques modestes références à l’éducation et à la formation et à des politiques budgétaires légèrement plus expansionnistes, leurs belles paroles sur la nécessité d’investir ne sont pas soutenues par des recommandations susceptibles d’encourager plus d’investissements. »