La Commission européenne reste silencieuse sur les emplois de qualité

La Commission européenne a lancé son cycle annuel portant sur les orientations des politiques économiques en mettant fortement l’accent sur les « réformes structurelles » mais en faisant très peu référence à l’Europe plus « juste » promise à plusieurs reprises par le Président Juncker et sans du tout mentionner d’efforts supplémentaires pour stimuler l’investissement.

La Confédération européenne des syndicats (CES) s’inquiète de ce que la création de marchés du travail plus flexibles semble être la première priorité. En dépit d’affirmations contraires, cela mènera inévitablement à davantage d’emplois précaires.

La CES salue néanmoins l’appel en faveur de l’investissement social et d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée mais se dit préoccupée concernant l’Examen annuel de la croissance 2016 (EAC) et ce pour plusieurs raisons :

  • Il n’insiste nullement sur la qualité de l’emploi mais, au lieu de cela,
  • Il prône des marchés du travail plus flexibles sans avancer aucune proposition sur la manière d’améliorer la sécurité de l’emploi et sans engagement précis pour s’attaquer au travail précaire ;
  • L’EAC souligne la nécessité d’améliorer l’« environnement de l’investissement » et de supprimer les « obstacles à l’investissement » mais ne contient en réalité aucune proposition pour augmenter l’investissement malgré le fait que la zone euro connaît un surplus de sa balance commerciale et que le volume de son épargne dépasse celui de ses investissements de 400 milliards d’euros ;
  • Il note justement que le flux de réfugiés signifie davantage de dépenses publiques sans toutefois exiger de garantie que les fonds nécessaires ne seront pas détournés au détriment de communautés et de services déjà sous pression.

« La Commission veut soumettre l’Europe à un régime de réformes », commente Veronica Nilsson, Secrétaire générale adjointe de la CES. « Mais qu’y a-t-il dans tout cela pour les salariés si la flexibilité, la compétitivité et l’environnement des entreprises priment sur le travail décent, les salaires justes et égaux et la sécurité de l’emploi pour les travailleurs et leurs familles ? ».

« L’Europe n’a pas besoin de plus de réformes structurelles, elle a besoin de plus de demande économique. Malheureusement, le paquet dévoilé aujourd’hui ne dit rien à propos de nouveaux investissements. »