La CES à l'UE : assurez le travail décent !

Selon la Confédération européenne des syndicats (CES), l’UE pourrait relever les bas salaires au profit des travailleurs et de leurs familles partout en Europe et au-delà.

A l’approche de la Journée mondiale pour le travail décent le 7 octobre, la CES attire l’attention sur :

Certaines industries qui pratiquent des salaires loin d’être acceptables ;
La manière dont les salaires seraient améliorés si les entreprises et autres organisations avaient l’obligation légale de s’assurer que les sociétés impliquées dans la chaîne d’approvisionnement (auxquelles elles achètent produits et services) sont légitimes et offrent des rémunérations décentes.

Parmi les exemples loin de répondre à ces exigences, on notera :

Des travailleurs dans l’industrie agro-alimentaire italienne qui gagnent à peine 25 euros par jour pour cueillir des tomates en plein soleil pendant 12 heures ;
Des camionneurs travaillant en France pour assurer les livraisons à des entreprises françaises mais qui sont sous contrat avec des sociétés sous-traitantes basées en Europe de l’Est et gagnent 40% du salaire des camionneurs employés en France ;
Des travailleurs en Macédoine fabriquant des chaussures pour des marques européennes gagnant 25% du salaire minimum vital ;
Des travailleurs recrutés en Roumanie mais employés par des entreprises slovaques (sous contrats slovaques) et « détachés » pour travailler dans l’industrie de la viande en Allemagne permettant ainsi aux employeurs de payer moins de cotisations de santé, de pension et de sécurité sociale que pour les travailleurs employés par des entreprises allemandes ;
Aux Pays-Bas, un travailleur du « crowdworking » sur 3 dans ce qu’on appelle l’« économie du partage » (dont le travail se fait à travers des plateformes en ligne souvent présentées comme « l’avenir doré du travail ») gagne moins de 18.000 euros par an ;
McDonald’s qui offre à ses clients des œufs de poules de plein air mais prétend être incapable d’assurer un salaire minimum vital aux travailleurs dans son système de franchise.

Plusieurs solutions se présentent à l’UE et aux gouvernements nationaux :

Rendre obligatoire la responsabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement : l’UE doit instaurer une loi rendant le contractant principal responsable des salaires et des cotisations sociales des sous-traitants (en cas de défaut de ceux-ci) ;
La législation européenne en matière de passation des marchés publics doit exiger des organismes publics qu’ils respectent les conventions collectives et s’assurent que les entreprises auxquelles ils achètent des biens et services offrent des conditions de travail et des salaires décents ;
L’obligation pour les franchiseurs d’insister sur des conditions de travail et des salaires décents et pas seulement sur la qualité des biens et services.

« L’UE doit veiller au travail décent et à une juste rémunération partout en Europe », a déclaré Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la Confédération européenne des syndicats.

« Les régimes et les accords sur base volontaire ne suffisent pas. »

« Le temps où les entreprises fabriquaient et vendaient leurs propres produits est révolu. Aujourd’hui, externalisation, sous-traitance et franchisage sont de plus en plus communs et sont la cause de beaucoup de souffrances au travail. Les longues chaînes de sous-traitance dégradent les salaires et les conditions de travail à chaque étape. Dans d’autres cas, les contrats de franchise règlementent tout à l’exception des rémunérations et des conditions de travail, ce qui rend les travailleurs vulnérables à un nivellement par le bas. »

« Les entreprises qui profitent de ces arrangements ne peuvent simplement se dégager de toute responsabilité à l’égard des travailleurs concernés. Il ne suffit pas que les personnes qui président à ce type d’arrangements prétendent ne pas avoir conscience des conséquences. »

 

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