Syndicats : Organiser et soutenir les droits des travailleurs migrants sans papiers

En cette Journée internationale des migrants, le mouvement syndical réitère sa solidarité avec les travailleurs migrants sans papiers. La Confédération européenne des syndicats (CES) et la Plateforme pour la coopération internationale en faveur des migrants sans papiers (PICUM) publient aujourd’hui une brochure pour soutenir les syndicats dans leurs efforts visant à défendre et organiser les travailleurs sans papiers.

Partout en Europe, des travailleurs sans papiers occupent des emplois essentiels mais ils sont souvent dans l’incapacité de le faire de manière régulière et sont fréquemment payés en-dessous du salaire minimum ou en retard ou encore privés d’une partie de leur salaire. Ils doivent prester de très longues heures sans périodes de repos adéquates, sans heures supplémentaires, sans congés payés ni congés de maladie ou autres prestations sociales de base. Fréquemment, ils ne disposent pas des équipements de sécurité et de la formation nécessaires, ce qui les expose davantage au risque de blessures, d’accidents et de maladies professionnelles alors qu’ils n’ont en plus qu’un accès très limité aux services de santé.

Liina Carr, Secrétaire confédérale de la CES, explique :

« Tous les travailleurs ont des droits, y compris les travailleurs migrants sans papiers. Les syndicats à tous les niveaux doivent jouer leur rôle pour faire respecter ces droits. Défendre les droits des travailleurs migrants sans papiers est capital tant du point de vue des droits de l’homme que pour assurer que les droits du travail gagnés de haute lutte profitent à tous. Seul un mouvement des travailleurs qui protège chacun d’entre eux sera assez fort pour faire face aux pressions économiques mondiales et pour lutter contre le travail précaire. Un travailleur est un travailleur ! »

Et Michele LeVoy, Directrice de PICUM, ajoute :

« Comme n’importe qui parmi nous, les travailleurs sans papiers aspirent à gagner leur vie décemment et dans des conditions normales pour veiller au bien-être de leur famille. S’ils dénoncent des abus, ils risquent d’être licenciés ou même d’être déportés s’ils demandent l’aide des autorités du travail. Ils deviennent ainsi des victimes sans risque aucun pour des employeurs sans scrupules. Les syndicats peuvent faire la différence en défendant les droits des travailleurs sans papiers et en les aidant le cas échéant à déposer plainte et à obtenir réparation sans risquer l’expulsion. Les syndicats jouent aussi un rôle clé pour entrer en contact avec les travailleurs sans papiers et leur fournir des informations, des conseils et un soutien tel qu’une médiation ou des actions collectives. »

Notes aux éditeurs :