Sommet social tripartite: l'Europe doit redevenir un projet d'avenir

Bruxelles, 17/10/2011

Face à une crise exceptionnelle de par son ampleur, des mesures exceptionnelles sont nécessaires. Or l’attitude des dirigeants européens, jusqu’à maintenant, a été d’imposer l’austérité ou la sanction, là où chacun sait que l’austérité aveugle n’est pas un remède à la crise : elle en est un facteur aggravant. L’Union doit retrouver croissance et emplois !

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES a déclaré : « L’ Europe a besoin de perspectives or on ne voit, nulle part, le bout du tunnel. Pour les syndicats européens, des marges de manœuvre existent pourtant. La réponse consiste en une combinaison entre la réduction des déficits et l’adoption de mesures d’investissements pour l’emploi et pour une relance durable. Nous défendons, depuis longtemps, l’idée d’un « New Deal » dont les priorités seraient une Europe sociale et une Europe verte. Les marchés doivent cesser de mener la danse. Nous disons que pour arrêter les attaques sur les dettes souveraines il faut une mutualisation partielle de la dette, une banque centrale qui puisse garantir ces obligations européennes. Il faut mettre un terme à la spéculation ; il convient d’instaurer une taxe sur les transactions financières et un système fiscal juste. Il faut mettre fin aux paradis fiscaux et à la fraude fiscale.
»
La CES aura d’autres revendications à exposer notamment concernant la situation extrêmement préoccupante des jeunes Européens durement frappés par la crise (taux de chômage de 20%, le double de celui de leurs aînés). L’ Europe doit s’emparer d’urgence de ce problème en proposant des politiques globales. Le défi est gigantesque pour l’avenir et la stabilité de nos sociétés.
D’autre part, la qualité du dialogue social européen doit être améliorée. Un saut qualitatif est nécessaire, face à la nouvelle Gouvernance, afin de mieux impliquer les partenaires sociaux dans les décisions en cours. C’est une priorité pour les syndicats européens.
Bernadette Ségol conclut: « La crise ne peut justifier que des réformes portent atteinte aux droits sociaux fondamentaux et aux droits syndicaux. Il est inacceptable que certaines interventions récentes de la Banque centrale européenne ou de la Troïka empiètent clairement sur l’autonomie des partenaires sociaux ».