Sommet européen – ce qui est acquis

La semaine dernière, la CES a publié une brève déclaration intitulée « Sommet européen – Ce que les syndicats en attendent » (https://www.etuc.org/fr/presse/sommet-europ%C3%A9en-%E2%80%93-ce-que-les-syndicats-en-attendent#.V3TaGzVSFMg)

Mais quels sont les résultats réels du Sommet pour les travailleurs ?

Ce que nous demandions

Ce que nous avons obtenu

Commentaire du Secrétaire général de la CES, Luca Visentini

Brexit – faire en sorte que le résultat du référendum ne marque pas le début de l’éclatement de l’Union européenne et s’attaquer au profond mécontentement des travailleurs européens en créant une société plus juste et plus égalitaire et en investissant dans des emplois de qualité, des services publics performants et de véritables opportunités pour les jeunes.

 

Une déclaration disant que « l’accès au marché unique exige l’acceptation de chacune des quatre libertés » ; la reconnaissance du mécontentement des citoyens à l’égard de l’UE et de la nécessité de relancer l’emploi et la croissance et de faire renaître l’espoir d’un avenir meilleur, notamment chez les jeunes ; et une décision d’entamer une réflexion sur de nouvelles réformes.

« Le rappel des quatre libertés envoie un message clair au Royaume-Uni et à d’autres, la reconnaissance du mécontentement des citoyens et de la nécessité de réformes pour créer des emplois et susciter l’espoir sont attendus depuis longtemps. Ce dont l’Europe a besoin, ce sont des investissements et des emplois de qualité. Réduire l’Europe à une zone de libre-échange serait assurément la mauvaise réponse et je me réjouis que cela ne soit pas ce qui est ressorti de ce Sommet. »

Migration – la suspension de l’accord UE-Turquie (suite aux rapports selon lesquels des gardes-frontières turcs ont abattu 60 réfugiés depuis le début de l’année) ; les États membres doivent mettre en œuvre la relocalisation de 60.000 réfugiés et faire un meilleur usage des 3 milliards d’euros du fonds AMIF.

 

Rien. Pas même la moindre expression d’inquiétude à propos de la fusillade contre des réfugiés, de la noyade de réfugiés ou de la situation humanitaire des réfugiés.

« L’UE ne peut se contenter de payer la Turquie et d’autres pays plus pauvres pour qu’ils empêchent les réfugiés d’entrer en Europe. L’Europe perd son humanité sur la question des réfugiés et c’est une honte que de devoir en être les témoins. »

Conseils nationaux de la productivité – la CES s’y oppose mais constate qu’ils seront probablement confirmés.

 

Le Conseil a adopté la proposition de créer des conseils nationaux de la productivité.

« L’UE n’a pas besoin de nouvelles institutions pour contrôler les performances des États membres puisque cela se fait déjà dans le Semestre européen. Ces conseils seront au mieux inutiles et au pire très dommageables. »

Recommandations par pays – la CES se réjouit de l’accent plus marqué mis sur les politiques sociales et de l’emploi dans les recommandations par pays mais regrette les critiques à l’encontre du salaire minimum en France et au Portugal et le silence à propos des salaires minimum trop bas dans les pays baltes et d’Europe du sud-est.

 

Le Conseil a adopté les recommandations par pays sans changement ni commentaire dans ses conclusions.

« Si l’UE veut vraiment répondre aux attentes en matière d’emploi et de croissance, elle doit modifier radicalement ses recommandations par pays l’an prochain. Les recommandations devront mettre l’accent sur l’investissement et la négociation collective d’augmentations salariales. »