Sans fin mise à l'austérité collective, la politique de l'emploi ne créera pas de nouveaux postes

Bruxelles, 05/09/2012

Les dernières statistiques du chômage de l’UE sont désastreuses : le chômage a augmenté pratiquement chaque mois depuis un an, atteignant des niveaux record. Plus de 25 millions de personnes sont aujourd’hui sans emploi et, au-delà des statistiques, il y a des situations individuelles et collectives de frustration, de colère, de perte, de désespoir et, de plus en plus, de tragédies personnelles. Le pire est encore à venir – les perspectives économiques sont également sombres tandis que la zone euro se rapproche davantage encore d’une récession en double creux. Cette situation confirme les mises en garde de la CES quant au risque de voir l’austérité collective et des réductions de déficit trop ambitieuses étouffer l’économie et provoquer de nouvelles pertes d’emplois.

Bien que la CES pense que certaines des propositions présentées dans le Paquet emploi [[Voir « Paquet pour l’emploi : Réponse de la CES à la Communication de la Commission européenne « Vers une reprise génératrice d’emplois » - http://www.etuc.org/a/10048]] méritent d’être approfondies, les responsables politiques européens continuent à viser la mauvaise cible. Des réformes structurelles du marché du travail sous la forme d’une déréglementation de la législation en matière de protection de l’emploi sapant, voire démantelant les systèmes de négociations collectives, favorisant des marchés du travail toujours plus flexibles et des politiques augmentant le travail précaire, ne créeront pas de nouveaux emplois. Au contraire, elles remplaceront des emplois de qualité par des emplois médiocres, augmentant davantage encore le sentiment d’insécurité des travailleurs européens.

La situation est urgente : les dernières Tendances mondiales de l’emploi publiées par l’OIT [[ Tendances mondiales de l’emploi : Sombres perspectives pour les jeunes sur le marché du travail, OIT septembre 2012]] confirment les sombres perspectives pour les jeunes demandeurs d’emploi. Il faut absolument désamorcer la bombe à retardement que constituent le chômage des jeunes et l’augmentation du chômage de manière générale. Nous devons également redoubler d’efforts pour lever les barrières à l’emploi que rencontrent les femmes, les travailleurs plus âgés, les personnes handicapées, les travailleurs migrants et autres groupes défavorisés. Il faut toutefois que l’accent soit mis sur la qualité et la pérennité des emplois créés et, pour cela, il faut investir : dans l’économie, dans les personnes, dans les entreprises et dans notre avenir à long terme. La CES a proposé un Contrat social pour l’Europe [[Un Contrat social pour l’Europe http://www.etuc.org/a/10023]] exposant sa vision alternative pour l’Europe. Nous invitons toutes celles et tous ceux qui souhaitent une Europe meilleure, plus juste et plus sociale à se joindre à nous pour débattre de cette proposition.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES, qui prendra la parole à la conférence, a déclaré : « Il est temps que nos dirigeants affrontent la réalité : l’austérité détruit des emplois et aucune discussion sur une réforme de la politique de l’emploi ne pourra dissimuler ce fait établi. Le mouvement syndical européen est prêt à relever le défi et à prendre ses responsabilités. Nous demandons aux organisations patronales européennes et nationales à faire de même. Les travailleurs européens le demandent et ne méritent rien de moins ».

- Discours prononcé par Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES

- Vidéo du discours prononcé par Bernadette Ségol (Jobs for Europe Conference website) http://webcast.ec.europa.eu/eutv/portal//_v_fl_300_en/player/index_player.html?id=16794&pId=16784