Manifestation à Strasbourg : Les travailleurs refusent de payer la facture de l'inflation causée par les superprofits

La Confédération européenne des syndicats, les syndicats français et plusieurs fédérations et confédérations syndicales uniront leurs forces à Strasbourg le mercredi 5 octobre pour protester contre la crise du coût de la vie et appeler à une action décisive de l'UE et des gouvernements nationaux.

Une manifestation aura lieu devant le Parlement européen à 13h00 et sera suivie d'une réunion avec des députés européens à l'intérieur du Parlement à 17h15 au cours de laquelle des dirigeants syndicaux et des travailleurs exposeront :

  • Les conséquences catastrophiques des énormes hausses de prix pour les travailleurs et leurs familles
     
  • Leurs demandes d'action décisive de la part de l'UE et des gouvernements nationaux, notamment une augmentation des salaires et des aides au revenu, une taxe sur les bénéfices et un plafonnement des prix.

Les revendications syndicales sont résumées dans le plan en six points de la CES, notamment :

  • Des augmentations de salaire pour faire face aux augmentations du coût de la vie et assurer que les travailleurs reçoivent leur juste part des gains de productivité.
     
  • Le plafonnement du montant des factures d’énergie et une taxe sur les surprofits des entreprises d’énergie.
     
  • Une aide d’urgence ciblée en faveur des personnes luttant pour honorer leurs factures d’énergie et l’interdiction des déconnexions.

Esther Lynch, Secrétaire générale adjointe de la CES, a déclaré :

«Des millions de travailleurs étaient déjà en difficulté avant cette crise et maintenant on leur demande de payer des coûts énergétiques qui montent en flèche avec des salaires qui baissent en valeur réelle.

«Les gens doivent prendre des décisions de plus en plus difficiles pour savoir s'ils peuvent se permettre de mettre de la nourriture sur la table, d'allumer le chauffage ou de cuisiner des repas chauds, tandis que les PDG et les actionnaires des sociétés énergétiques réalisent des bénéfices records à leurs dépens.

"C'est immoral et les politiciens doivent maîtriser cette crise avant qu'elle ne coûte des vies cet hiver."

Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT et Président de la CES, a déclaré :

« Il est urgent de mieux cibler les aides et de partager plus équitablement les richesses produites.Les premières victimes de l’inflation galopante, ce sont les travailleurs les plus modestes qui subissent de plein fouet la hausse des prix pour se rendre au travail, pour se loger, pour se chauffer. »

Boris Plazzi, membre du bureau confédéral de la CGT, a déclaré :

« Augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux est la seule réponse au moment où la population va devoir faire des choix entre se nourrir, se chauffer, se soigner. La préservation du pouvoir d’achat nécessite un meilleur partage de la richesse et une mobilisation des travailleurs »

Branislav Rugani, secrétaire confédéral FO, a déclaré :

« Cela fait bien longtemps que les travailleurs souffrent d'une inégale répartition des richesses qu'ils produisent et que les actionnaires continuent de s'en mettre pleins les poches, alors que la France bat des records année après année, en enregistrant toujours plus de dividendes. Pour beaucoup trop de travailleurs, la fin du mois est déjà demain. Les rustines c'est bien, mais ça ne remplit pas le frigo. FO rappelle encore aujourd'hui que la modération salariale ou le retour de l'austérité n'est pas la réponse aux préoccupations des travailleurs, pire, elles en sont l'exact opposé ! »

Cyril Chabanier, Président de la CFTC France, a déclaré :

« Exposés de plein fouet à la crise sanitaire, les salariés européens ne doivent pas l’être à nouveau face à la crise du pouvoir d’achat avec l’inflation. Augmentations des salaires, consultations des salariés, l’Europe et les gouvernements doivent agir vite. »

Rachel Brishoual, du syndicat français UNSA, a déclaré :

"Il est urgent que les salaires et les revenus de remplacement augmentent, alors que la France est touchée par une crise du logement sans précédent où les dépenses incompressibles liées aux loyers et à l'eau, au gaz et à l'électricité pèsent de façon disproportionnée sur les ménages les plus modestes."