Les syndicats prêts à se battre pour un socle européen des droits sociaux renforcé

Les syndicats européens lancent aujourd’hui un appel à la Commission européenne, aux gouvernements nationaux et au Parlement européen leur demandant d’adopter un socle européen des droits sociaux renforcé.

Rassemblés à l’occasion d’une réunion du Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), les leaders syndicaux nationaux et européens ont également décidé d’organiser une « Journée européenne d’action » à Göteborg le 16 novembre prochain, soit la veille de l’ouverture du Sommet social de l’UE de Göteborg qui devrait adopter le socle des droits sociaux.

Les syndicats veulent un socle des droits sociaux plus solide, un engagement pour sa mise en œuvre effective et la pleine implication des syndicats et des employeurs.

« Le mouvement syndical se mobilise pour que le socle européen des droits sociaux soit renforcé et pour empêcher ceux qui s’y opposent de le torpiller », a déclaré le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini. « Nous nous battrons également pour renforcer des propositions qui se font attendre depuis bien trop longtemps et sont encore loin de répondre aux besoins des travailleurs. »

« Il ne suffit pas que l’UE dise que les choses vont s’améliorer », prolonge Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Nous devons veiller à ce que la Commission ne promette pas de nouveaux droits tout en supprimant des droits existants. La semaine dernière à peine, la Commission européenne a proposé de limiter le droit de grève pour le personnel des services de contrôle du trafic aérien. Cela ne nous inspire pas confiance. »

Les principales revendications de la CES concernant le renforcement du pilier européen des droits sociaux sont :

  • Un protocole de progrès social dans toute future modification des traités afin de mettre droits sociaux et droits économiques au même niveau ;
  • Un test des droits sociaux – semblable à celui du programme Mieux légiférer – applicable à toutes les politiques nouvelles afin d’évaluer la manière dont elles amélioreraient les droits sociaux ;
  • Des directives en matière d’emploi pour que les droits inscrits dans le socle européen des droits sociaux deviennent réalité pour tous les travailleurs dans tous les lieux de travail, y compris une « directive sur l’application effective des droits des travailleurs » ;
  • Des orientations et des objectifs visant à promouvoir la négociation collective et une convergence à la hausse des salaires et à mettre fin au dumping social en créant notamment un service européen d’inspection du travail ;
  • La révision du Semestre européen pour assurer que la dimension sociale et les droits sociaux soient au cœur du processus européen d’intégration.

S’agissant des propositions existantes de la Commission relatives au socle européen des droits sociaux, la CES :

  • soutient avec vigueur l’allongement du congé parental et l’introduction d’un congé de paternité payé et d’un congé payé pour les aidants proches ;
  • réclame une révision de la directive sur l’obligation de l’employeur d’informer (Written statement directive) afin qu’elle couvre tous les travailleurs, y compris les indépendants, les stagiaires et les apprentis ;
  • approuve l’initiative portant sur la question de l’accès à la sécurité sociale des indépendants et des travailleurs atypiques.