Le Conseil européen devrait mettre l'inégalité et les déséquilibres sociaux au coeur de la gouvernance économique européenne

Bruxelles, 15/09/2010

La Confédération européenne des syndicats (CES) rejette un tel « train de sanctions » européen qui s’en prend aux salaires. John Monks, Secrétaire général de la CES a déclaré : « C’est la politique de réduction des salaires, qui rend les marchés de l’emploi plus flexibles et affaiblit les syndicats qui nous a mis dans cette fâcheuse situation, et le retour à une politique similaire aggravera encore les choses ».

La CES appelle au contraire le Conseil européen à identifier les inégalités importantes et croissantes ainsi que les pratiques de travail précaire comme la cause fondamentale des déséquilibres macro-économiques. En raison des inégalités croissantes, la demande échappe à l’économie. Si les pays réagissent à cette situation en recourant à une politique de « chacun pour soi » afin de stimuler leurs propres exportations au détriment d’autres États membres, des déséquilibres de compte courant apparaîtront.

Pour la CES, la gouvernance économique relève par conséquent des politiques européennes communes visant à mettre un terme à la course sociale vers le bas qui frappe actuellement le marché intérieur.
La gouvernance économique est également trop importante pour être laissée aux seuls ministres des finances.

Pour la CES, le processus de gouvernance économique devrait être dirigé par le Conseil européen, avec la participation des ministres des Affaires sociales et de l’ Emploi, et des partenaires sociaux.

Selon John Monks « les déséquilibres macroéconomiques ne sont que le sommet de l’iceberg. Les inégalités importantes et croissantes, ainsi que l’incidence accrue du travail précaire, sont les vrais problèmes auxquels l’Europe devrait faire face ».