La structuration d'un futur marché du travail européen est nécessaire

Bruxelles, 16/04/2008

Pour la CES, il est nécessaire de renforcer la gouvernance européenne en prenant en compte l’articulation entre les politiques externes de l’UE (accords bilatéraux, introduction de normes sociales et environnementales) et les politiques internes. Nécessaire également de mieux organiser les flux financiers, d'enrayer les spéculations pesant sur l’ensemble des matières premières comme le blé, le maïs ainsi que le pétrole. Il est temps de mettre en place une véritable politique industrielle et énergétique dans le cadre du changement climatique. Joël Decaillon a précisé: « Nous avons besoin d’une Europe cohérente et solidaire pour affronter la mondialisation. Le rapport présenté lors de cette conférence fait du marché du travail l’objet central de la réforme de l’UE. Or, la CES, qui mène actuellement une campagne de revalorisation des salaires et du pouvoir d'achat, constate une faible augmentation des salaires par rapport à la productivité du travail qui est en hausse. Ce phénomène s'explique par quatre facteurs: le développement de la précarité, les menaces de délocalisation, les importations et la pression des actionnaires ».

Le travail continuera-t-il à n’être qu’une variable d’ajustement ou sera-t-il l’atout de l’Union européenne ?

C’est bien la structuration d’un futur marché du travail en Europe qui se joue.

« Diminuer le chômage oui, avec des travailleurs pauvres non. L’élévation de la compétitivité globale de l’Europe demande de faire le choix de l’efficacité contre celui de la précarité. Elle ne peut passer que par un resserrement vers le haut des hiérarchies salariales, matérialisant l’augmentation des qualifications et des compétences et leur juste reconnaissance. Plus d’un jeune sur deux en Europe a un niveau d’étude supérieur, pourquoi ne retrouve-t-on pas cette reconnaissance dans la structure des nouveaux emplois créés et dans les grilles de salaire ? Promouvoir une Europe sociale aujourd’hui c’est sortir de ce paradoxe, c’est s’engager pour une homogénéisation progressive des niveaux de salaires et de productivité dans un espace européen encore trop hétérogène. C’est le moyen d’ouvrir une autre perspective du partage de la valeur ajoutée, une réelle solidarité et une cohésion européenne, c’est tracer un chemin de développement soutenable ».