La CES considère que le Forum multistakeholder est la dernière chance de créer une approche équilibrée sur la RSE en Europe

Bruxelles, 06/12/2006

Depuis que la Commission européenne a publié sa communication sur la RSE, en avril 2006, dans laquelle elle déclarait que l'Europe doit devenir un pôle d'excellence. Dès le début de l'organisation de la nouvelle réunion du Forum, la Confédération européenne des syndicats (CES), conjointement avec les ONG, souligne que la communication trahit l'esprit du Forum, car elle donne uniquement la parole aux entreprises. Même la proposition d'"Alliance européenne pour la RSE" semble être davantage une expression d'autosatisfaction qu'un travail sérieux sur la RSE.

Par ailleurs, la CES estime que la RSE a une valeur économique et sociale qui pourrait bénéficier à tous les partenaires. Or, l'approche adoptée par la communication atténue cette valeur et rend tout le concept de RSE moins crédible. Elle est loin de faire de l'Europe un “pôle d'excellence”.

La CES estime que la RSE ne peut être efficace que si elle traite la chaîne d'approvisionnement et la traçabilité des produits et des services à travers tout le processus de production. Elle ne peut être crédible sans un système transparent et ouvert de reporting social. L'Europe peut devenir un pôle d'excellence, par exemple, en faisant du respect des critères RSE une condition d'accès au financement public ou aux appels d'offres, et en mettant en place un organisme européen multilatéral afin d'accroître et de diffuser les informations et les connaissances concernant les priorités en matière de RSE. Enfin, face à la prolifération des agences de certification et d'instruments similaires, la RSE ne peut être crédible sans un système effectif de responsabilité.

Lors de la préparation du Forum, la CES a adopté une approche constructive qui contraste actuellement avec la rigidité des entreprises qui continuent d'adopter une position idéologique basée sur l'unilatéralisme.

La CES participera à la réunion du Forum afin de mettre en lumière les lacunes du concept européen de RSE et de réaffirmer que le mouvement syndical européen est disposé à coopérer avec tous les partenaires qui estiment que la RSE peut être profitable à toutes les parties si elle est appliquée conjointement par celles-ci.

La CES partage également les préoccupations exprimées par les ONG, et au plan institutionnel dans les préparatifs du Comité économique et social (ECOSOC) et dans le projet de rapport examiné récemment au Parlement européen.