Investissements : quelles priorités pour l'UE ?

Selon une nouvelle étude commandée par la Confédération européenne des syndicats (CES), ce sont les investissements dans les infrastructures énergétiques, les transports, la technologie des téléphones intelligents et les nanotechnologies qui auront l’impact le plus important sur la croissance économique et l’emploi.

Cette étude, réalisée par Syndex, a pour but de soutenir le travail de la CES portant sur un plan d’investissement ambitieux pour l’Europe visant à stimuler une croissance durable et des emplois décents. Elle est également destinée à alimenter les discussions du Parlement européen et du Conseil européen sur les propositions limitées présentées par le Président de la Commission, M. Juncker.

Le rapport de l’étude, qui sera rendu public lors d’une conférence commune Syndex/CES au Parlement européen ce 1er décembre, identifie les secteurs clés d’investissement dont :

  • Les infrastructures énergétiques – en y investissant 200 milliards d’euros sur 10 ans, environ 800.000 emplois pourraient être créés en Europe.
  • Les transports – le nombre de personnes vivant dans les zones urbaines devrait augmenter de 40% d’ici à 2030, rendant plus urgent encore le besoin de plus de services de transport dans et entre les villes. La construction de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires crée entre 85 et 170 emplois au kilomètre.
  • Les technologies de la communication – un investissement de 300 milliards par an dans la technologie 5G est indispensable pour préserver la compétitivité de l’Europe et aurait un puissant effet de levier sur l’emploi dans les secteurs de l’informatique en nuage, des services de santé en ligne et des mégadonnées. Il manque au moins 2.500 chercheurs en Europe pour que celle-ci puisse prétendre retrouver sa position de leader dans ces technologies clés.
  • Les nanotechnologies – l’Europe est très en retard par rapport à l’Amérique du Nord et à l’Asie en termes d’investissement dans un secteur où l’on estime à 10 millions le nombre d’emplois créés en 2014.
  • Les infrastructures vertes (conservation et restauration de la nature) peuvent contribuer considérablement aux économies d’énergie et à la création d’emplois (dans le tourisme, la planification urbaine et les emplois verts).
  • D’autres secteurs pouvant générer des emplois locaux et qui ne peuvent être délocalisés en dehors de l’Europe comprennent notamment l’économie « argentée » (services aux personnes âgées) ainsi que le logement et les constructions durables.

« L’Europe réclame à grands cris des investissements et ce rapport indique où ils sont nécessaires », a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. « Nous n’aurons qu’une seule chance de choisir les bons secteurs pour investir. Dans l’intérêt de tous les citoyens, il est donc essentiel de ne pas se tromper. »

« La CES appelle avec insistance le Parlement européen et le Conseil à adopter le plan d’investissement de la Commission et à en augmenter l’ambition et le budget. »