La priorité accordée aux emplois de qualité dans le programme de travail 2026 de la Commission est une reconnaissance importante des problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés, mais la CES avertit que les engagements doivent maintenant être transformés en actions concrètes. Après une année 2025 marquée par des mots d'ordre corporatistes, 2026 sera un test majeur pour savoir si la Commission européenne est prête à agir en faveur des travailleurs.
La proposition de loi sur les emplois de qualité offre une occasion attendue depuis longtemps de s'attaquer au travail précaire, de renforcer la négociation collective et de veiller à ce que les transitions numériques et vertes profitent aux travailleurs. La CES demande instamment que ces défis soient relevés par des directives visant à
- Garantir une transition juste, ainsi que l'anticipation et la gestion du changement
- Réglementer l'IA sur le lieu de travail sur la base du principe de "l'homme aux commandes".
- Prévenir les risques psychosociaux et lutter contre l'épidémie de stress au travail
- S'attaquer aux abus en matière de sous-traitance et d'intermédiation du travail.
Étant donné l'absence de la proposition de directive sur le droit à la déconnexion et au télétravail dans le programme de travail de la Commission pour 2026, il est essentiel que cette proposition promise soit livrée avant la fin de 2025.
L'engagement de la Commission à réviser les règles relatives aux marchés publics est également vital et cela doit aboutir à des règles qui garantissent que l'argent public favorise les emplois de qualité et la négociation collective. Le programme de travail comprend en outre une reconnaissance importante du besoin urgent de s'attaquer à la crise du logement à laquelle sont confrontés les travailleurs à travers l'Europe.
Cependant, la CES avertit que ces initiatives positives risquent d'être sapées par le 28e régime d'entreprise du programme de travail. Il est crucial d'éviter de donner un laissez-passer aux entreprises pour contourner les lois nationales du travail et les conventions collectives par le biais du 28ème régime d'entreprise. La Commission doit maintenant s'engager publiquement à retirer le droit du travail de la table dans ses propositions pour le 28ème régime d'entreprise.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"Ce programme de travail ouvre la voie à un travail sérieux qui peut faire une différence positive dans la vie de millions de travailleurs.
"Le grand test sera exactement celui-là : est-ce qu'il apporte un changement réel : des contrats sûrs, des salaires équitables et la dignité au travail ? Les syndicats soutiendront activement la Commission dans la réalisation de ces objectifs.
"En Europe, les pays où la productivité et l'innovation sont les plus élevées sont ceux où le taux de couverture des négociations collectives est élevé et où le dialogue social est fort. La proposition de la Commission visant à modifier les marchés publics doit avoir pour effet de soutenir la négociation collective et les emplois de qualité.
"Trop de travailleurs ont du mal à se payer un toit. Faire du logement abordable une priorité sociale et économique est également essentiel pour répondre aux besoins des travailleurs.
"Il est regrettable que les seuls droits explicitement mentionnés dans le programme de travail de la Commission soient les droits des actionnaires. Cela montre qu'il est nécessaire de redéfinir les priorités d'action pour aider les nombreuses personnes qui travaillent pour gagner leur vie et pas seulement les quelques personnes qui gagnent de l'argent grâce à leurs actifs.
Le "28e régime d'entreprise" est un cheval de Troie qui risque de saper le droit du travail et les conventions collectives. Cela mettrait l'UE sur une trajectoire de collision majeure avec le mouvement syndical. La Commission doit tuer ce risque dans l'œuf en garantissant publiquement que le droit du travail ne sera pas affecté par cette initiative.