1er mai : la précarité ne peut pas être l'avenir de l'Europe

Bruxelles, 28/04/2010

John Monks, Secrétaire général de la CES a déclaré : « Dans cette crise économique, les travailleurs européens doivent de plus en plus faire face à des situations de chômage et de précarité, aggravées par la brutalité de la crise économique que nous connaissons. La précarité qui frappe de plein fouet les jeunes s’étend également à des couches sociales récemment épargnées. Les inégalités augmentent cependant que s’accroissent les grosses fortunes. La précarité ne peut pas être l’avenir de l’Union européenne. Elle fragilise aussi bien les gens, que la société et la démocratie. Nous allons à terme vers un appauvrissement général qui nous déclasse l’Europe aussi bien au niveau économique que politique ».

Afin de faire face à la situation de dégradation de l’emploi, l’UE doit développer des politiques d’investissement par l’intermédiaire d’un plan de relance de l’UE équivalant à 1% du produit intérieur brut européen visant à mettre place de nouvelles politiques industrielles innovantes créatrices d’emploi. « C’est en faisant le pari de l’investissement de long terme que l’Europe assurera la pérennité de son modèle. Le défi est énorme notamment dans un contexte de globalisation agressif et de déficits publics européens très importants. Mais le défi doit être relevé, c’est pourquoi des moyens doivent être donnés à l’Europe notamment en termes de budget » a ajouté John Monks.

Le centre de gravité de la croissance mondiale s’étant déplacé vers l’Asie et l’Amérique latine, la CES demande à l’UE de développer des politiques industrielles fortes fondées non plus sur une base coopérative intergouvernementale mais sur une dynamique de coordination industrielle communautaire permettant de transcender les divisions intra-européennes et les effets pervers des exigences de profitabilité à court terme des investissements industriels.

Investir également dans les personnes. L’éducation et la formation restent les meilleurs remparts contre le chômage de longue durée et leur accès doit être garanti à tous les citoyens. La formation professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie sont des facteurs vitaux d’adaptation des travailleurs européens à un environnement en perpétuelle évolution. En effet, la société fondée sur la connaissance offre de nouvelles perspectives à tous, mais afin de ne pas créer de nouvelles catégories d’exclus, elle doit veiller à ce que chacun puisse acquérir les nouvelles connaissances, compétences et qualifications qui lui permettront de rebondir face à l’évolution rapide du marché du travail. Comme le souligne aussi le dernier document de travail de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la transition vie scolaire – vie professionnelle doit être facilitée par un engagement financier des acteurs publics et des entreprises.

C’est la qualité de l’emploi qui doit être l’objectif, des emplois de qualité permettant d’avoir une vie décente, garants d’un développement économique et social durable.

Des politiques actives de solidarité sont nécessaires pour soutenir les personnes et les pays en difficulté, mais aussi pour qu’elles génèrent de l’activité et de la cohésion sociale. La CES appelle depuis longtemps à un New Deal, politique volontariste pour encourager une économie plus durable et un système solidaire de justice sociale. Se focaliser sur la baisse des dépenses publiques, des régimes sociaux alors que l’économie a encore besoin d’être soutenue est une erreur dont les conséquences se feront sentir. Sans investissement, sans mesures de solidarité, c’est la société dans son ensemble qui sera ébranlée.

Partout en Europe, les syndicats défileront pour exprimer leur refus de ce glissement vers le moins-disant social et exprimeront haut et fort le besoin de solidarité et de cohésion pour leur avenir.

28.04.2010
Communiqué de presse