Bruxelles, 10/10/2011
« Assurer la mise en œuvre d’une transition juste dans la politique climatique internationale comme convenu à Cancun et la mettre au cœur de l’agenda Rio+20 est fondamental pour entraîner l’adhésion des travailleurs aux positions européennes de négociations au sein de ces forums internationaux », rappelle Judith Kirton-Darling, Secrétaire confédérale de la Confédération européenne des syndicats.
« La conférence de Durban doit déboucher sur une feuille de route visant à aboutir aussi vite que possible à un accord global comprenant des modalités claires pour la mise en œuvre d’une transition juste et de travail décent au travers d’un mandat de l’OIT que le financement de la lutte contre le changement climatique doit garantir », a ajouté Judith Kirton-Darling. Pour éviter une lacune réglementaire concernant les efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la CES soutient les appels en faveur d’objectifs européens forts et ambitieux de réduction des émissions basés sur les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de davantage de transparence et d’un mécanisme de suivi clair mesurable, notifiable et vérifiable (MNV). La CES soutient également l’insistance européenne pour que les pays émergents fixent des objectifs précis de réduction de leurs émissions conformes aux recommandations du GIEC.
Concernant la question pourtant cruciale du financement de la politique climatique, les ministres de l’économie et des finances n’ont pu se mettre d’accord sur des engagements clairs pour la période 2013-2020, sur le financement accéléré et pour garantir le cadre des 100 milliards $ annuels en 2020 promis à Cancun. Selon la CES, l’Europe devrait dès maintenant engager des fonds pour cette période, soit un tiers du montant total nécessaire. Ceci vient en complément à la responsabilité des États membres de consacrer 0,7% de leur PIB en aide au développement et non en remplacement de cet engagement antérieur. De nouvelles sources de financement telles qu’une taxe sur les transactions financières devraient soutenir ces mesures, estime encore la CES.
Dans l’intervalle, au cours de la conférence Rio+20, les négociateurs européens auront l’occasion de faire avancer l’agenda international pour le développement durable.
« Le sommet Rio+20 doit être l’occasion pour l’UE de revitaliser sa propre stratégie de développement durable au travers d’un renforcement de la dimension sociale et emploi européenne reconnaissant le rôle capital pour la cohésion sociale joué par le dialogue social et les négociations collectives. C’est seulement par des politiques inclusives et des actions contre les inégalités et en faveur d’emplois verts sûrs, décents et durables que les syndicats resteront engagés dans le processus et que le développement durable deviendra réalité », prévient Judith Kirton-Darling.
Note aux responsables de publications
Qu’appelle-t-on « transition juste » ?
Une « transition juste » vers l’économie verte concerne la reconnaissance et la préparation de manière équitable et durable aux énormes changements que les politiques en matière de changement climatique auront sur l’économie tout entière. Les cinq principes de la transition juste pour gérer ce processus de changement pour un avenir durable sont basés sur les valeurs d’impartialité et d’équité.
Consultation
Consultation entre les représentants des syndicats, des entreprises, du gouvernement, des entités régionales et des organisations de service volontaire sur le changement vers une économie verte et pauvre en carbone, du lieu de travail au gouvernement national.
Emplois verts et décents Investir dans les technologies et les infrastructures pour faire face aux défis du développement durable pour un avenir bas carbone, économe en ressources tout en créant des emplois de qualité.
Compétences vertes
Des investissements à l’initiative des gouvernements dans des programmes d’éducation, de formation et de développement des compétences, du lieu de travail au niveau national, pour donner aux étudiants et à la population active les qualifications nécessaires à une économie bas carbone économe en ressources. Promouvoir les droits individuels à la formation pour en assurer l’accès à tous les travailleurs.
Respect du droit du travail et des droits humains
Un processus de décision démocratique et le respect des droits humains et du travail sont essentiels pour garantir une représentation équitable des intérêts des travailleurs et des communautés. Renforcer les droits des travailleurs à l’information, à la consultation et à la participation dans les matières touchant au développement durable.
Protection sociale
Des systèmes de protection solides et efficaces dans la transition vers une économie bas carbone.