Tunisie : La transition démocratique en danger – L'UGTT attaquée

Bruxelles, 05/12/2012

Réuni à Bruxelles ce 5 décembre, le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES) condamne fermement les agressions dont sont victimes la centrale syndicale nationale UGTT, ses militants et ses biens. La CES en appelle au gouvernement tunisien pour qu’il respecte pleinement son obligation de garantir la sécurité de toutes les composantes de la société civile et pour empêcher des forces rétrogrades et réactionnaires de chercher à déstabiliser le pays et àbarrer la route de la Tunisie vers la démocratie. Le Comité exécutif de la CES demande également aux institutions de l’UE d’améliorer et d’intensifier leurs relations avec les partenaires sociaux tunisiens en reconnaissant que le dialogue social est un préalable essentiel pour l’avenir de la Tunisie.

Le mardi 4 décembre, le siège de l’UGTT a été attaqué par une milice proche d’Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir. Les agresseurs ont utilisé des pierres, des armes blanches et des bombes lacrymogènes. Un de leurs slogans était « Dissolution et purification de l’UGTT ».
L’attaque a eu lieu le jour où l’UGTT commémore l’assassinat de son chef historique FarhatHached. Des militants de l’UGTT, dont des membres du Bureau exécutif, ont été blessés et hospitalisés. L’UGTT a, à plusieurs reprises, été la cible d’agressions menées par des extrémistes islamistes ou des partisans du régime Ben Ali.

Le siège de l’UGTT, située sur une place historique du centre de Tunis, a été le point de départ de pratiquement toutes les manifestations qui ont contribué à finalement renverser le régime Ben Ali. L’UGTT a joué un rôle de premier plan au cours de la révolution, rôle qu’elle poursuit dans le processus de transition. C’est la raison pour laquelle des extrémistes l’attaquent sans arrêt, dans la capitale mais aussi dans les zones rurales.

La CES n’a cessé de soutenir l’UGTT dans ses activités, avant, pendant et depuis la révolution, reconnaissant son importancecentrale pour le développement démocratique et la protection des droits fondamentaux de l’homme, y compris l’égalité entre hommes et femmes.

- Lettre de la CES à la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité: http://www.etuc.org/IMG/pdf/17_12_2012_Catherine_Ashton_FR-2.pdf