Confédération française démocratique du travail (CFDT)

Tours, 09/06/2010

Cher François, chers camarades, je suis heureux de me retrouver parmi vous aujourd’hui à Tours.

Comme vous le savez, l’heure est grave un peu partout en Europe.

23 millions de chômeurs et pour beaucoup, peu de perspective d’espoir. L’ambiance générale est à l’incertitude et au désespoir. La tension sociale monte dans de nombreux pays. Les travailleurs grecs, roumains, portugais, espagnols ont manifesté. Même les travailleurs danois, peu habitués aux manifestations, vont descendre dans la rue.

Pour faire face à cette situation, nous avons des gouvernements qui sont tombés sur la tête. Ils cèdent à la panique en prenant des mesures d’austérité qui auront des conséquences économiques et sociales gravissimes. Ces nouvelles mesures vont tuer la croissance, elles attaquent les mécanismes de solidarité et menacent la cohésion sociale. C’est notre système social qui est menacé.

Vendredi dernier, nous avons rencontré le Président de la Commission européenne, M. Barroso pour lui dire la colère et le désespoir des travailleurs et des citoyens européens. Nous avons également mis en garde contre les mesures d’austérité qui se multiplient en Europe.

La semaine dernière, les syndicats européens ont décidé d’organiser une Euro-manifestation le 29 septembre prochain à Bruxelles. Nos mots d’ordre : « Oui à plus de croissance. Non aux mesures d’austérité ». Je sais que nous pourrons compter sur votre mobilisation.

Nos gouvernements sont-ils devenus fous ? Ils prennent des mesures d’austérité alors que la croissance est très faible et le chômage très haut ! C’est exactement ce qui s’est passé dans les années 30 et on connaît le résultat !

Nos gouvernements sont-ils devenus fous ? Ils prennent des mesures d’austérité alors que la croissance est très faible et le chômage très haut ! C’est exactement ce qui s’est passé dans les années 30 et on connaît le résultat !

Quel est le danger des mesures d’austérité ? Elles sont présentées comme des thérapies de choc pour sortir l’Europe du marasme mais elles risquent, au contraire, de nous mener droit vers la récession.

Tout d’abord, les mesures d’austérité sont injustes. La crise a fragilisé des millions de personnes et aujourd’hui ces mêmes personnes vont devoir se serrer la ceinture ! Rappelons que les coupes budgétaires dans les dépenses publiques concernent aussi la protection sociale, qui est souvent le dernier rempart contre l’exclusion sociale. Des coupes budgétaires vont avoir lieu sur les retraites, sur les prestations sociales qui sont déjà faibles. On fragilise des personnes déjà vulnérables et qui vivent des situations de précarité. De l’autre côté, les responsables du marasme restent intouchables. Les gouvernements ont été insensibles à cette donne. Or, cette situation n’est plus tenable car le sentiment d’injustice est trop fort.

Tout aussi grave, les mesures d’autorité vont couper les ailes à la reprise économique et risque de provoquer un appauvrissement général et cela dans un contexte mondial où d’autres pays continuent à avoir des taux de croissance très forts. Les leaders européens n’ont aucune vision stratégique dans le contexte de la mondialisation actuel. Ils ont cédé à la panique en prenant des mesures d’austérité injustes, en augmentant des taxes. Ils punissent une seconde fois ceux qui ont déjà payé la facture de la crise.

Car, la rigueur budgétaire aura un impact majeur sur le pouvoir d’achat. Elle augmentera le chômage, la précarité et donc les inégalités sociales. Les effets seront visibles dans quelques mois. Nous risquons d’avoir un hiver très dur socialement.

Nous nous opposons à ces mesures d’austérité, car nous croyons qu’il y a d’autres alternatives.

Les syndicats européens ont des propositions concrètes à faire qu’ils adresseront au Conseil européen de la semaine prochaine.

Tout d’abord, la priorité, c’est la croissance. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. La seule stratégie qui vaut, c’est : « États membres, payez vos dettes ». Où va-t-on avec une telle perspective ? Il est urgent de développer des politiques industrielles fortes innovantes et durables basées sur des politiques bas carbone et sur les nouvelles technologiques car nous sommes en retard dans ces domaines.

Tout d’abord, la priorité, c’est la croissance. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. La seule stratégie qui vaut, c’est : « États membres, payez vos dettes ». Où va-t-on avec une telle perspective ? Il est urgent de développer des politiques industrielles fortes innovantes et durables basées sur des politiques bas carbone et sur les nouvelles technologiques car nous sommes en retard dans ces domaines.

La CES considère qu’il est également urgent de renforcer la coordination fiscale au niveau européen pour faire face aux différents niveaux de compétitivité à l’intérieur de l’Europe.

L’économie doit être soutenue par un véritable gouvernement économique.

De nouvelles fiscalisations peuvent être trouvées comme une taxe sur les transactions financières.

Nous devons nous attaquer une bonne fois pour toutes à la réglementation financière. Nous devons bannir à jamais les vieilles pratiques qui ont fait les beaux jours du capitalisme financier. Les marchés ne doivent plus jamais avoir la possibilité d’imposer leur Diktat à la politique.

Nous disons « stop à la précarité ». Nous devons favoriser le travail de qualité et la formation, si importante dans des sociétés en constante évolution.

Aujourd’hui la croissance ne se fait plus en Europe mais à l’extérieur de l’Europe. Les leaders politiques européens doivent faire preuve de sens des responsabilités. Nous avons besoin de plus d’Europe et non pas de moins d’Europe. Lorsqu’un pays est en difficulté, il faut faire preuve immédiatement de solidarité au lieu d’attendre. La façon dont a été gérée la situation grecque a été très risquée pour l’euro et pour l’Europe. En plus, elle a donné le champ libre aux spéculateurs.

C’est irresponsable.

Nous avons besoin de plus d’Europe et nous devons empêchement tout repli national. Le nationalisme est un poison. Les travailleurs souffrent des mêmes maux. Les réponses doivent être coordonnées au niveau européen.

Cher François, chers amis, je connais votre engagement.

La solidarité et l’action collective sont plus que jamais nécessaires. Cette crise est un défi pour nous tous.

Nous devons plus que jamais être engagés pour tous ceux qui ont besoin de nous, pour une société qui profite à tous et pas juste à quelques privilégiés.

Nous devons également être plus que jamais engagés pour l’Europe. Pour une Europe forte, pour une Europe sociale.

La solidarité et l’action collective sont plus que jamais nécessaires. Cette crise est un défi pour nous tous.

Nous devons plus que jamais être engagés pour tous ceux qui ont besoin de nous, pour une société qui profite à tous et pas juste à quelques privilégiés.

Nous devons également être plus que jamais engagés pour l’Europe. Pour une Europe forte, pour une Europe sociale.

Merci à toutes et tous pour votre attention.

09.06.2010
Discours