La CES appelle le Parlement européen à voter en faveur d'une gouvernance de relance et d'équité

Bruxelles, 22/06/2011

Une monnaie commune a besoin de règles communes. Pourtant, les règles que la Commission et plusieurs ministres des finances cherchent à imposer à l’ensemble de l’Europe sont mauvaises. La gouvernance économique, si elle n’est pas corrigée, se traduira, au travers du droit européen, par une réduction des salaires, des allocations sociales et des services publics. Ceci étouffera l’économie, entraînera une baisse de la croissance, maintiendra le chômage à un taux élevé et augmentera la pauvreté et les inégalités.
La CES insiste pour que le Parlement européen change de cap. Gouverner l’Europe doit mener à un renforcement du modèle social et à des actions garantissant une relance forte et durable.

La CES demande au Parlement européen de soutenir pleinement :

- Des clauses qui protègent les négociations collectives et les institutions de formation des salaires de règles et d’interventions limitant ceux-ci ;

- Une approche équilibrée dans l’élaboration des politiques économiques. Les stratégies fondées sur le travail précaire et une pression à la baisse sur les salaires déstabilisent la monnaie unique et doivent être identifiées et corrigées ;

- Des objectifs à moyen terme contraignants en matière d’investissements publics avec une « règle d’or » excluant ces investissements de l’objectif de déficit.

La CES exhorte également le Parlement à faire un grand bond en avant et à donner à l’union monétaire les instruments économiques européens dont elle a tant besoin :

- Des euro-obligations pour permettre aux pays en difficulté d’accéder aux marchés financiers et d’emprunter à des taux raisonnables ;

- Un paquet de mesures en matière de politique fiscale européenne comprenant une taxe sur les transactions financières ainsi qu’une assiette commune pour l’imposition des bénéfices des entreprises et un taux minimum d’impôt. Des actions en faveur d’une fiscalité juste et de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales. Ceci rendra possible l’assainissement des finances publiques sans sacrifier notre modèle social.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES, a déclaré : « Je demande aux députés européens de faire le bon choix demain et de voter pour une gouvernance de la prospérité. La gouvernance de l’austérité doit être rejetée. L’avenir de l’Europe en dépend. »