Samsung et McDonald's, deux multinationales qui se moquent des droits de l'homme

Le droit d’adhérer à un syndicat et le droit à la négociation collective sont des droits de l’homme fondamentaux reconnus par l’Organisation internationale du travail des Nations unies.

Pourtant, nombreuses sont les entreprises multinationales qui ne reconnaissent pas les syndicats et ne négocient donc pas les conditions de rémunérations et de travail avec eux.

La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) unissent leurs efforts à l’occasion de la Journée des droits de l’homme (10 décembre) pour dénoncer et condamner deux marques internationales bien connues qui refusent de négocier avec les syndicats.

Aujourd’hui, la CSI et la CES dénoncent et condamnent :

Samsung qui pratique une politique « pas de syndicat » dans ses usines et ateliers et intervient auprès de ses fournisseurs pour empêcher la formation de syndicats. Samsung amasse des milliards de bénéfices au détriment de ses travailleurs et est bien connue pour les abus en matière de droit du travail dans sa chaîne d’approvisionnement, qu’il s’agisse d’actions anti-syndicats, de salaires de misère, de travail précaire et dangereux, d’heures supplémentaires imposées, de travail informel ou encore d’esclavage moderne. Les travailleurs sont soumis à des conditions de travail tellement difficiles que, dans certains pays, Samsung a dû réorganiser ses dortoirs pour empêcher les tentatives de suicide parmi ses salariés. Il est temps pour ce géant de la technologie de mettre fin à cette cupidité d’entreprise et de garantir un salaire minimum décent ainsi que la participation et la représentation syndicale de ses travailleurs.

McDonald’s : contrairement à ce qui se fait au Danemark, en France et en Allemagne, au Royaume-Uni, le géant de la restauration rapide ne négocie pas les conditions de travail de ses employés avec les syndicats. Au Danemark et en Allemagne, les conventions collectives couvrent les restaurants franchisés tout comme les propres établissements de McDonald’s.

Maintenant que la Commission européenne, le Fonds monétaire international et d’autres institutions reconnaissent de plus en plus que des augmentations salariales sont nécessaires pour stimuler la croissance économique et s’attaquer aux inégalités, le droit à la négociation collective est essentiel non seulement pour les travailleurs mais aussi pour l’économie et la justice sociale.

« Il ne devrait pas y avoir de place dans une économie moderne pour les entreprises qui refusent de négocier avec les syndicats », soutient Luca Visentini, Secrétaire général de la CES. « La négociation collective entre employeurs et syndicats est le meilleur moyen d’obtenir des augmentations salariales raisonnables qui profitent aux travailleurs, à la productivité de l’entreprise et à l’économie dans son ensemble. »

« Samsung et McDonald’s aiment se présenter comme des sociétés modernes et soucieuses de la famille mais leur attitude à l’égard des syndicats est digne du 19ème siècle », ajoute Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI. « Nous continuerons à les dénoncer jusqu’à ce que les travailleurs jouissent de conditions équitable dans ces entreprises. »

08.12.2017
Communiqué de presse