Londres, 08/03/2012
Chers et chères ami/es,
Je suis heureuse d’avoir été invitée pour célébrer la Journée internationale de la femme avec vous.
Je commencerai sans modestie aucune en disant que je suis contente et fière d’être parmi vous en tant que première femme Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats.
Je me félicite de ce que les syndicats en Europe, et les femmes dans les syndicats partout en Europe, aient travaillé avec une détermination telle que personne n’aurait jamais pu croire que ceci est un « métier d’homme », que seul un homme pouvait y prétendre.
Ma candidature à ce poste, et sa réussite, n’a été possible que grâce au travail et à la volonté de millions de femmes qui, durant des décennies, se sont levées et ont dénoncé les inégalités, ont imposé des mesures pour l’égalité de traitement, et ont soutenu que, oui, il est possible d’être une « vraie » femme, une mère et de vouloir un travail et un bon.
Je ne peux me présenter devant vous que grâce à toutes celles et ceux qui se sont battus pour des services publics, des établissements scolaires, des crèches, le congé de maternité. Sans ces services publics, sans ces protections, je ne serais pas ici aujourd’hui ; sans ces services publics et ces protections, il n’y aurait pas d’égalité sur le lieu de travail.
Ceci pour dire que je vous suis reconnaissante, à vous toutes et tous qui êtes ici et à beaucoup d’autres. Merci à vous pour tout ce que vous avez fait durant toutes ces années. Merci au TUC pour son soutien, pour son soutien à une femme – une Française de surcroît – qui a succédé à un homme – et qui plus est, un Britannique, mon très respecté ami, John Monks.
J’occupe un poste fascinant. Toutefois, en ces temps de crise profonde et persistante, cette fascination fait place à un fort sentiment de colère face à ce qui est une tentative systématique de détruire le modèle social européen, ce modèle dont la force est faite de relations du travail, de services publics et de protection sociale.
J’occupe un poste fascinant. Toutefois, en ces temps de crise profonde et persistante, cette fascination fait place à un fort sentiment de colère face à ce qui est une tentative systématique de détruire le modèle social européen, ce modèle dont la force est faite de relations du travail, de services publics et de protection sociale.
Dans la plupart des pays de l’UE, la formule magique est « austérité ». Il ne s’agit pas seulement de rhétorique ; c’est devenu une obligation. Ce problème ne concerne pas seulement la zone euro. Je pense que l’austérité et les coupes budgétaires sont devenues notre pain quotidien à tous, que l’on compte en livres ou en euros. Vous avez moins de livres en poche et nous avons moins d’euros mais c’est la même politique.
Nous savons que cette politique ne fonctionne pas et qu’elle ne fonctionnera pas. Nous savons que cette politique est injuste et frappe les plus faibles.
Votre marche pour une alternative de l’année dernière a été extraordinaire. La journée d’action du TUC de novembre dernier a été un grand succès. Bravo également pour votre récente action pour le sauvetage de votre Service national de santé (NHS).
De l’argent est enlevé au secteur public. Cela signifie une réduction radicale des salaires et de l’emploi. Et cela affecte principalement les femmes qui représentent la majorité de ces emplois.
Mes amis, nous le savons, les services publics sont essentiels pour garantir une société cohérente et juste. Attaquer les services publics, les affaiblir n’est pas la bonne voie. C’est certainement un pas en arrière pour les femmes et l’égalité.
Les relations du travail et les syndicats sont aussi attaqués. En Grèce, les négociations collectives libres sont entravées, les conventions collectives supprimées et les syndicats intimidés. En Espagne, le gouvernement a décidé de légiférer sans tenir compte de l’accord passé par les partenaires sociaux et la BCE fait pression sur les mécanismes de négociation pour faire baisser les salaires.
Nous, les syndicats, sommes là pour négocier des salaires équitables et de bonnes conditions de travail, pour concilier vie privée et vie professionnelle. Nous sommes là pour lutter contre les inégalités et pour la justice. Toutes ces questions sont en tête de l’agenda syndical. Toutes ces questions sont de première importance pour les femmes.
Il existe toujours un écart salarial inacceptable. Les syndicats le combattent.
Les emplois faiblement rémunérés sont toujours majoritairement occupés par des femmes. Les syndicats se battent contre cela.
Les femmes travaillent toujours davantage pour combiner vie familiale et vie professionnelle. Nous n’avons toujours pas atteint un partage équitable des responsabilités domestiques. Le plafond de verre est toujours là. Les syndicats travaillent pour mettre fin à cette injustice.
Les femmes travaillent toujours davantage pour combiner vie familiale et vie professionnelle. Nous n’avons toujours pas atteint un partage équitable des responsabilités domestiques. Le plafond de verre est toujours là. Les syndicats travaillent pour mettre fin à cette injustice.
Si les syndicats sont affaiblis – et ils le sont – notre combat pour l’égalité, pour l’égalité entre hommes et femmes, sera affecté. Il faut que toutes et tous nous prenions nos responsabilités dans nos syndicats pour donner priorité à toutes ces questions.
Il est vrai que la cause des femmes a progressé en Europe bien que des progrès restent à faire dans de nombreux secteurs. Il n’y a pas encore assez de femmes à des postes scientifiques, pas assez de femmes économistes, pas assez de femmes plombiers, charpentiers ou électriciens, pas assez de femmes dans le monde de l’informatique, pas assez de femmes aux postes de décisions. Mais nous ne restons pas à ne rien faire. La CES a précisément cette semaine convenu d’un plan d’action sur l’égalité hommes-femmes.
Il est vrai que la cause des femmes a progressé en Europe bien que des progrès restent à faire dans de nombreux secteurs. Il n’y a pas encore assez de femmes à des postes scientifiques, pas assez de femmes économistes, pas assez de femmes plombiers, charpentiers ou électriciens, pas assez de femmes dans le monde de l’informatique, pas assez de femmes aux postes de décisions. Mais nous ne restons pas à ne rien faire. La CES a précisément cette semaine convenu d’un plan d’action sur l’égalité hommes-femmes.
Chers et chères ami/es, je pense aussi qu’il est très important pour nous de soutenir, par tous les moyens possibles, toutes les femmes dans le monde qui sont encore traitées comme des personnes de second rang. Ce n’est pas juste et ce ne sera jamais juste. C’est un droit humain fondamental que les femmes soient égales aux hommes. Nous n’accepterons jamais de compromis à ce sujet, quelle que soit la culture, quelle que soit la religion.
Dans de nombreux pays, l’égalité n’est qu’un mot creux. Nous ne l’acceptons pas et nous nous lèverons pour réclamer avec force des changements partout dans le monde pour les droits des femmes.
Mes amis, faisons que cette journée soit un grand jour, un jour de bien-être, un jour de fierté, un jour où faire preuve de détermination. Célébrons ensemble notre journée.