La situation de la Finlande est ambiguë : d’une part, on assiste à une évolution positive en ce qui concerne la fiscalité et les prestations sociales, d’autre part, le gouvernement est en train de mettre en place un « programme de productivité » visant à réduire le nombre de fonctionnaires.
Informations générales et chiffres
La situation de la Finlande est ambiguë : d’une part, on assiste à une évolution positive en ce qui concerne la fiscalité et les prestations sociales, d’autre part, le gouvernement est en train de mettre en place un « programme de productivité » visant à réduire le nombre de fonctionnaires.
Taux de chômage (juin 2010) : 8,4%
PIB (milliards d’EUR – 2010) : 176,13
Dette publique brute (2009 - % du PIB) : 43,8
Déficit public (2009 - % du PIB) : 2,5
Source: Eurostat
Fonction publique
Gouvernement central Pas de réductions des salaires ni des prestations sociales, mais un « programme de productivité » a été introduit, visant à réduire le nombre de fonctionnaires du gouvernement central de 9 645 postes à temps plein entre 2007 et 2011, et il est prévu de supprimer encore 4 800 emplois entre 2011 et 2014. Ce programme affectera plus ou moins le personnel de toutes les sections du gouvernement central et sera réalisé par le non-remplacement des retraités afin d’éviter les licenciements directs.
Le but officiel de cette mesure est d’augmenter la productivité du gouvernement central, mais, pour la plupart des cas, il est loin d’être certain que cet objectif soit réalisé, de sorte que les syndicats émettent des objections contre ce programme, parce qu’ils craignent un accroissement de la charge de travail et une dégradation des services publics.
Parallèlement, un autre problème s’est posé du fait des tentatives de « décentraliser » les emplois du gouvernement central en les déplaçant de Helsinki vers d’autres centres régionaux, ce qui a été à l’origine de tensions entre le gouvernement et ses employés. Ce processus a eu exactement les effets inverses de ce que visait le « programme de productivité ».
Gouvernement local Pas de réductions des salaires ni des prestations liées à l’emploi, mais, pendant la crise, certaines communes ont eu recours au chômage temporaire pour maîtriser leurs finances. Les syndicats ont critiqué énergiquement de telles mesures, parce qu’elles compromettent les droits des citoyens aux services éducatifs, sociaux et de soins de santé. En Finlande, ces prestations sont assurées par les communes et elles sont presque exclusivement fournies par des entités communales, qu’il s’agisse d’écoles, de jardins d’enfants, de centres de santé ou de services sociaux.
Coupes dans les prestations sociales
Pas de réduction, plutôt des améliorations. Les pensions minimums ont augmenté et presque toutes les prestations minimales ont été liées à l’index des prix à la consommation, de façon à maintenir intact le pouvoir d’achat.
Réforme des pensions
Le gouvernement a tenté d’augmenter unilatéralement l’âge minimum de la retraite, et de le faire passer de 63 à 65 ans. Les syndicats se sont opposés à cette initiative avec succès. Cependant, il se pourrait que la question des pensions soit de nouveau mise à l’ordre du jour après les élections parlementaires de 2011, si la coalition centre-droite actuelle forme le prochain gouvernement.
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Coupes dans les services publics, les transferts et les investissements publics}}
Aucune réduction des investissements n’a été introduite. Des mesures ont été adoptées pour stimuler les investissements dans les infrastructures au cours de la crise (2009-2010). Cependant, le gouvernement n’a pas investi dans la R&D comme prévu. Paradoxalement, l’objectif des 4 % d’investissement global dans la R&D (public+privé) a été atteint en 2009, mais uniquement parce que le PIB finlandais a chuté de près de 9 % ! Les syndicats sont inquiets quant aux investissements dans l’enseignement, spécialement l’enseignement supérieur. Il est parfois impossible de trouver des enseignants d’un niveau adéquat pour un grand nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur, ce qui constitue une menace majeure pour la qualité de l'enseignement.
Négociations collectives et réforme du travail
Après des décennies de négociations collectives centralisées, la Finlande est passée à un système de négociations sectorielles, parce que les employeurs se sont retirés unilatéralement du mécanisme de négociations centralisé.
Il cherchent à imposer leur modèle de coordination, ce qui pourrait déboucher sur une diminution des salaires moyens. Les syndicats sont opposés à ce modèle, en particulier parce que la raison formelle pour laquelle les employeurs se sont retirés des négociations centralisées était « le besoin de prendre en compte les différences entre les secteurs et les niveaux d’entreprises » dans la formation des salaires.
Modifications fiscales
Le présent gouvernement a continué de réduire la charge fiscale sur les salaires pendant la récession.
La taxe qu’acquittaient les employeurs pour financer la « pension nationale » minimale, non proportionnelle aux revenus, a été supprimée, laissant un déficit de plus de € 800 m. Pour combler ce dernier, les taxes sur l’énergie ont été augmentées en conséquence.
Il y a un consensus pour ne pas augmenter les taxes directes sur les revenus. Néanmoins, les employeurs finlandais mènent une campagne agressive en faveur de réductions drastiques de l’impôt des sociétés et s’opposent à toute augmentation compensatoire de l’impôt sur les revenus des personnes physiques provenant des investissements (dividendes, plus-values etc.).